16 juillet 2008

Ste-Foy-lès-Lyon mars 2009

Par rbp

Argumentaire

Les sciences et les technologies ne sont plus ce qu’elles étaient. Certes, elles ne cessent de continuer de fasciner l’homme moderne en explorant les confins de l’univers et la structure fine du vivant. Certes, elles continuent d’améliorer les conditions de vie quotidienne – que l’on pense à l’informatique, à la santé, aux transports… Mais le doute s’installe : les techno-sciences font-elles encore le bonheur ? Il y a eu l’affaire du sang contaminé en France, l’affaire de la vache folle en Angleterre. Il y a maintenant les OGM et les nano-sciences, sans parler du clonage et de la fin annoncée des énergies fossiles…

Ce soupçon général sur les sciences n’est pas seulement le fait d’une population vieillissante et craintive. Il est aussi le fait de la jeune génération. En dix ans, le nombre des étudiants en physique a baissé de moitié dans les universités européennes. Celui des étudiants en biologie a décru de 25%… Pourtant, ce sont les scientifiques eux-mêmes qui ont dénoncé certains méfaits de la technique. C’est le collectif du GIEC, prix Nobel 2007, qui a le premier alerté le monde au sujet du réchauffement climatique. Pouvons-nous encore séparer la recherche fondamentale qui décrit le monde et ses processus, de la recherche appliquée qui parfois se fourvoie ? Entre la fascination pour l’astrophysique ou la paléontologie et la crainte catastrophiste envers les techno-sciences qui dégradent l’environnement ou modifient notre conception de l’humain , y a-t-il encore une voie possible ? Une écologie responsable doit-elle seulement parer aux problèmes engendrés par trop de techniques ou doit-elle repenser l’ensemble de fond en comble, quitte à remettre en cause la croissance économique ?

Doit-on remettre en cause l’espoir mis par les hommes des Lumières dans les sciences et les techniques qui seraient libératrices pour l’humanité ? Doit-on remettre en cause Descartes et Bacon, qui pensaient une science qui deviendrait maîtresse du monde, et le Dieu de la Genèse qui propose à l’homme de devenir maître et possesseur de la nature ? A moins qu’une sagesse vienne à l’homme pour maîtriser sa maîtrise et être plus fort que sa puissance…

L’objectif du colloque n’est pas de décider si les OGM sont à interdire ou si les nano-sciences sont inoffensives. Il s’agit bien plutôt de saisir les questions sous-jacentes, à la fois sociologiques, (changement d’attitudes par rapport aux sciences), philosophiques (sagesse entre foi dans le progrès et principe de précaution) et théologiques (nature de l’espérance chrétienne au milieu des aléas, des risques et des nouveautés).