26 juin 2008

« Le péché originel », un livre de Jean-Michel Maldamé

Par rbp

Presentation2.jpgJean-Michel Maldamé relève le défi de reprendre à nouveaux frais la question théologique du péché originel. Dans la théologie et dans la pastorale ou … la prédication, mais aussi dans la vie de l’Eglise et des individus, cette question est tout à la fois centrale, décisive et difficile. Si difficile même qu’on peut être tenté d’en faire l’ économie. Il faut savoir gré à l’auteur d’avoir entrepris avec ce livre une clarification salutaire sur cette notion. A cette fin, il fait droit à la Tradition et aux apports contemporains. C’est pour mieux les unir qu’il distingue entre « péché d’Adam », « péché du monde » et « péché originel ». De même qu’il distingue entre « commencement » et « origine» ou encore qu’il insiste sur le primat de l’amour et de la bonté de Dieu ou la grandeur de l’être humain.

Au total, cette clarification introduit à une théologie la rédemption et offre un cadre où se puisse validement approcher le mystère du mal. Selon les mots de l’auteur lui-même, « le fait de ne pas réduire le péché originel à la transmission d’une maladie génétique permet de comprendre que la vie humaine ne peut être compartimentée. La vie qui passe de génération en génération est marquée par le mal et tout enfant en hérite. L’enfant n’est pas coupable de ce qu’il n’a pas commis ; il naît innocent; il est cependant marqué par l’héritage du péché qui habite l’humanité. Baptisé, il entre dans la communion des saints qui l’enracine dans la vie que Dieu lui offre, la vie trinitaire. Il est important de continuer de nommer cet héritage un « péché », car les notions de blessure ou de penchant mauvais ne suffisent pas à dire la profondeur de ce qui détruit l’humanité: la rupture avec l’amour de Dieu et la perversion de sa vocation à être « à son image et ressemblance » ».

Jean-Michel Maldamé est dominicain. Il s’est spécialisé dans l’étude des relations entre culture scientifique et culture théologique. Il enseigne à l’Institut catholique de Toulouse en faculté de théologie mais aussi en faculté de philosophie. Il est membre de l’Académie pontificale des sciences.